La filmographie de Takeshi Kitano
Ayant regardé récemment les derniers films de Takeshi Kitano, je me suis dit que ce serait une bonne idée de faire une retrospective de l'ensemble de la filmographie de l'un de mes réalisateurs préférés. J'ai donc repris chacun de ses films dans ma videothèque personnelle, afin de vous en donner une analyse rapide.
1 - Violent cop (1989)
Pour son premier film, Kitano s'est un peu retrouvé propulsé au rang de réalisateur par hasard. En effet, le réalisateur iitial du film s'étant désisté, c'est lui qui en a repris les rennes. Il est donc fort logique que le film ne porte que relativement peu la patte du cinéaste. Premièrement, on peut le voir comme un coup d'essai, un film sur lequel il s'est fait la main. Et deuxièmement, le scénario et toute la préproduction étaient déjà bouclées lorsque Kitano a pris le film en mains. Il n'a donc eu que peu de latitude pour s'exprimer.
Malgré tout, on retrouve dans le film certains des thèmes chers au réalisateur. Ainsi, le film raconte l'histoire d'un policier violent (joué par Kitano) qui se retrouve pris entre ses supérieurs et un gang de Yakuzas. Bien entendu, le film est violent, peu bavard (comme très souvent chez Kitano), et centré sur le personnage principal.
Au final, même s'il est loin d'être le meilleur film du cinéaste, Violent Cop est intéressant à plus d'un titre. On retrouve dans ce film tous les germes du futur cinéma de Kitano, et le film est très plaisant à suivre.
Ma note :
2 - Jugatsu (1990)
Jugatsu peut être considéré comme le premier vrai film de Kitano, dans le seul où c'est un vrai projet qui a reposé sur ses épaules depuis le début. Et force est de constater que nous sommes de plain pied dans son univers. Je me souviens encore de la vision de cet ovni cinématographique, qui fut ma première expérience avec le cinéaste, et qui m'a définitivement fait tomber sous le charme étrange de ses films. Honnêtement, je crois que j'ai rarement autant ri devant un film. En le regardant, certains trouveront peut-être juste que c'est un film débile pourtant, je trouve que la mayonnaise prend bien. On suit les aventures, toutes plus barrées les unes que les autres, d'un jeune japonais qui n'est pas spécialement une lumière. Je ne vous dévoile pas la révélation finale, mais sachez qu'elle permet de faire la lumière sur toute l'intrigue du film.
Certains n'y verront qu'un enchaînement sans logique de gags stupides, mais j'avoue avoir une affection très particulière pour ce film, dans lequel on devine aisément les germes de toute l'oeuvre de Kitano.
Ma note :
3 - A Scene At The Sea (1991)
Voilà un film étonnant dans la filmographie de Kitano. Il raconte l'histoire d'un jeune sourd-muet, qui va se passionner pour le surf, jusqu'à tout sacrifier pour sa passion. Malheureusement, comme souvent chez Kitano, le sacrifice n'est pas toujours payant. Sous-jacente à cette histoire on trouve une magnifique histoire d'amour entre le jeune garçon et sa petite-amie, elle aussi sourd-muette. Celle-ci va se retrouver délaissée, mais va néanmoins suivre son ami dans son projet.
Concernant la forme, le cinéaste est touché par la grâce. La réalisation est minimaliste, avec presque aucun travelling. Pourtant, certains plans sont sublimes de simplicité, les acteurs sont excellents et la musique de Joe Hisaishi est juste magnifique. On se laisse entraîner sans résistance dans cette histoire simple, avec ses personnages simples. Il s'agit sans conteste de l'un des plus beaux films du cinéaste. A noter que c'est l'un des seuls films qu'il ait réalisé et pour lesquels il n'est pas acteur.
Ma note :
4 - Sonatine, Melodie Mortelle (1993)
Pour beaucoup de personnes, Sonatine est l'un des meilleurs, sinon le meilleur film de Kitano. J'avoue ne pas adhérer totalement à ce film. Pourtant, j'aime beaucoup les films de yakuza, et plus particulièrement ceux réalisés par Kitano...
Celui-ci raconte l'histoire d'un yakuza, joué par Kitano qui, suite à divers problèmes, décide d'aller se mettre au vert avec certains de ses hommes. On suit donc un groupe de durs à cuire retomber momentanément en enfance, passant le temps comme ils le peuvent sur une plage. Malheureusement, ils finiront par être rattrapés par leurs actes.
Le film aurait pu être excellent, et j'apprécie d'ailleurs beaucoup le décalage entre le status des yakuzas et leur attitude sur la plage. Ces scènes d'innocence donnent une dimension humaine à des personnages que l'on cherche habituellement à élever au rang de demi-dieux. Néanmoins, l'ensemble ne m'a pas convaincu. Je dirais même qu'il ne m'a pas passionné.
Le réalisation est peu originale (tout en restant dans le "style Kitano"), et le film me semble peu lisible. On ne comprends pas toujours ce qui se passe, et l'enchaînement des évènements demande un réel effort de réflexion pour le spectateur.
En bref, je considère ce film comme un demi-échec, surtout lorsqu'il est comparé à d'autres films de Kitano traitant des mêmes thématiques.
Ma note :
5 - Getting Any ? (1994)
Voilà sans conteste le film le plus débile réalisé par Kitano. Comme vous le savez peut-être, en plus de sa casquette de cinéaste, Kitano a touché au cours de sa vie à beaucoup d'autres choses. Ainsi, il a été un comique très apprécié au Japon. Dans ce film, qui peut être vu comme une version jusqu'au boutiste de Jugatsu, il dévoile au reste du monde tout son sens comique, avec un humour souvent "pince sans rire".
Le scénario du film est on ne peut plus simple. Il s'agit surtout d'un prétexte pour enchaîner les gags, tous plus stupides les uns que les autres. Ainsi, le héros, un jeune japonais un peu bêta (qui n'est pas sans rappeler celui de Jugatsu) cherche à tous prix à connaître les plaisirs de la chair. Bien entendu, son obsession l'amènera à vivre tout un tas de situations farfelues.
Autant le dire tout de suite, si vous n'êtes pas amateur de l'humour japonais de base (du style "Un Collège Fou Fou Fou"), vous pouvez passer votre chemin. J'imagine, en effet, le visage attéré du spectateur lambda qui regarderait ce film... En revanche, si vous n'êtes pas hermétique à l'humour le plus primaire, vous pourrez passer un excellent moment avec ce film, qui enchaîne les gags à un rythme effréné, et qui plonge progressivement dans le n'importe quoi le plus total, allant jusqu'à couper les ponts avec la réalité (j'ai beaucoup aimé notamment la parodie de Kaiju Eiga).
Au passage, si vous aimé le film, j'en profite pour vous signaler que Kitano a également supervisé la réalisation d'un jeu vidéo sur Famicom, Takeshi no Chousenjou, qu'il a autoproclamé "Pire jeu de l'histoire du jeu vidéo", ce qui vous laisse un aperçu de ce que le jeu peut donner...
Ma note :
6 - Kids Return (1996)
Voici le deuxième film de Kitano dans lequel le réalisateur n'apparaît pas. Ce très beau film raconte les parcours de deux amis lycéens, qui vont suivre chacun leur voie et que la vie va séparer. Suite à une altercation lors de laquelle ils se font rosser, chacun va réagir de manière différente pour que l'incident ne puisse plus se reproduire. Le premier va ainsi se prendre de passion pour la boxe, jusqu'à devenir un boxeur prometteur. Le second va se rapprocher des yakuzas, et grimper progressivement les échelons de l'organisation. Emportés dans leur élan, l'un et l'autre vont finir par se brûler les ailes et revenir au point de départ, avec néanmoins une meilleure expérience de la vie.
Le film est vraiment une réussite. Contrairement aux films initiatiques américains, dans lesquels des jeunes trouvent la gloire, les héros sont ici confrontés à la vie réelle, qui est malheureusement souvent cruelle. Au passage, il est amusant de noter que les deux amis rêvent au début du film de devenir un duo comique, tout comme Kitano justement. A la lecture de la très réussie autobiographie de Kitano "Asakusa Kid" (que je vous recommande chaudement), on comprend que le film puise en grande partie dans la jeunesse du réalisateur, qui a côtoyé la pègre, et qui s'est également passionné pour la boxe.
En bref, Kids Return est un très beau drame humain, et sans doute l'un des films de Kitano les plus faciles d'accès pour le grand public.
Ma note :
7 - Hana-Bi (1997)
Je ne vais pas tourner autour du pot pendant une heure. Hana-bi est de loin mon film préféré de Kitano, et sans problème un de mes cinq films préférés de tous les temps. Je me souviens encore du choc qu'avait été la première vision de ce film. Et le plus étonnant est que je subis le même choc à chaque nouveau visionnage.
Le film raconte l'histoire d'un policier aux méthodes un peu rude, joué par Kitano, qui se retrouve suspendu suite à une arrestation un peu trop musclée. Or, sa femme est gravement malade, et il veut profiter de ses derniers instants pour faire un petit voyage avec elle. Il emprunte donc de l'argent à des Yakusas qui, bien entendu, viendront le réclamer. Ainsi, le film oscille entre des scènes de toute beauté, parfois très touchante, et des scènes très violentes. Kitano, qui joue une sorte d'handicapé affectif, qui n'exprime jamais ses sentiments, mais qui est de toute évidence très fidèle en amitié et en amour, est parfait dans son rôle. La narration, éclatée, pourra sans doute rebuter certaines personnes, mais je trouve qu'elle apporte réellement un plus au film. La réalisation est juste parfaite, tout à fait dans le style épuré propre au réalisateur, qui a cherché ici une approche très graphique des différents plans. A ce propos, il dévoile dans ce film ses talents de peintre, glissant l'une de ses peintures entre certaines scènes. Enfin, la musique de Joe Hisaishi est réellement sublime. A mon sens, sa plus grande réussite.
En bref, ce film semble touché par le grâce. Tout est parfait, de la musique à la réalisation, en passant par le jeu des acteurs ou le scénario, on se laisse vraiment emporté dans cette oeuvre douce-amère. Ne ratez surtout pas la fin, qui est sans doute l'une des plus marquantes que j'ai eu l'occasion de voir dans un film.
Ma note :
8 - L'Ete De Kikujiro (1999)
Voilà sans aucun doute le film le plus connu de Kitano. C'est ce film qui l'a popularisé auprès du grand public. Et pour cause, ce film est sans doute l'un des plus facilement accessible de toute sa filmographie. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il est inintéressant.
Ainsi, le film raconte l'histoire d'un jeune garçon qui décide de partir à la recherche de sa mère. Pour cela, il sera aisé dans sa quête par un adulte peu habitué aux enfants (joué par Kitano). L'ensemble est drôle, tout en conservant cette atmosphère douce-amère caractéristique de beaucoup de films du cinéaste. La réalisation, tout en restant dans le plus pur style Kitano, est très accessible, et le ton du film est faussement léger. Si l'on ajoute à cela de bons acteurs et une très belle partition de Joe Hisaishi, on obtient un beau film de Kitano. Peut-être son meilleur film familial.
Ma note :
9 - Aniki, Mon Frère (2000)
Aniki, Mon Frère est, à ce jour, le seul film que Kitano soit allé réaliser à l'étranger. En l'occurence, le film est une coproduction américano-nippone, avec un casting mixte, contenant quelques acteurs américains plus ou moins connus, comme Omar Epps.
Le film raconte l'histoire d'un Yakusa, joué par Kitano, qui est contraint d'aller s'exiler aux Etats-Unis suite à un problème. Une fois là-bas, son naturel revient vite au galop, et il met sur pieds une branche américaine du groupe de Yakusas auquel il appartient. Bien entendu, cela ne sera pas au goût de la mafia italienne locale, qui entrera en guerre contre son groupe.
Côté réalisation, le cinéaste offre une vision plus "tout public" de son cinéma, même s'il ne se renie pas (contrairement à d'autres grands réalisateurs lorsqu'ils ont travaillé aux Etats-Unis...). La musique de Joe Hisaishi nous permet de ne pas être dépaysé par rapport aux autres films de Kitano. Au final, même la présence d'acteurs non japonais s'intègre parfaitement dans l'oeuvre du réalisateur. On obtient donc un très bon film de yakusas, même s'il ne s'agit pas du meilleur Kitano du style.
Un dernier avantage au fait que le film ait été en partie américain : cela lui a permis d'être relativement bien distribué, et a donné une meilleure visibilité au travail de Kitano. Même s'il n'a pas renouvelé l'expérience américaine à ce jour...
Ma note :
10 - Dolls (2002)
Voici le film le plus poétique, et sans doute le plus graphique du réalisateur. C'est aussi son seul film clairement orienté "histoire d'amour".
Ainsi, nous suivons dans ce film les histoires plus ou moins dramatiques de trois couples différents. Bien entendu, chacune des trois histoires n'a rien de banal...
J'avoue qu'entre les deux gros films d'action que sont Zatoichi et Aniki, Mon Frère, la sortie de Dolls ne m'avait guère enthousiasmé. D'ailleurs, je pense que la réaction a été la même pour tout le monde, et je me souviens avoir eu beaucoup de mal à l'époque à mettre la main sur un exemplaire du DVD, sorti chez un petit éditeur. Malgré tout, comme souvent avec Kitano, on se laisse entraîner dans l'histoire qui, finalement, happe facilement le spectateur. Comme je l'ai dit , le film est magnifique, certains plans étant beaux à pleurer. De plus, Kitano profite du fait de revenir à un film modeste pour faire quelques essais de réalisation, ce qui donne un ensemble très original.
A noter également que c'est le troisième film dans lequel le cinéaste n'est pas acteur.
Ma note :
11 - Zatoichi (2003)
Zatoichi est, à ce jour, le plus grand succès de Kitano au cinéma. C'est aussi son seul vrai succès public sur grand écran. Au Japon Zatoichi est un héros de Chambara très connu. Plus d'une vingtaine de films lui ont été consacrés. Ce film de Kitano, qui est un film de commande, peut être vu comme un film-hommage, même si le cinéaste n'a pas pu se contenter de copier ce qui avait déjà été fait, et n'a pu s'empêcher d'y apposer sa patte.
Le film raconte donc l'histoire de Zatoichi, un samourai aveugle, qui va défendre la veuve et l'orphelin. Pour le film, Kitano choisit une approche très moderne, plus proche des films de sabre hong-kongais que de la tradition japonaise, plus sobre. Le réalisateur n'a pas non plus hésité à accompagner chaque coup de sabre de grandes gerbes de sang numériques, donnant un petit côté "Braindead" au film.
A côté de cela, on sent bien que Kitano s'est forcé à donner du mouvement aux scènes, ce qui va un peu à l'encontre de son cinéma habituel. Le réalisateur montre ainsi qu'il est capable, s'il le désire, de réaliser un film d'action digne de ce nom, et qu'il n'a rien à envier à Tsui Hark ou Kitamura.
En bref, Zatoichi fait un peu figure de vilain petit canard dans la filmgraphie de Kitano. Il n'en reste pas moins un excellent film d'action. Ne ratez pas le dénouement final, tout à fait dans l'esprit "Kitano".
Ma note :
12 - Takeshis' (2005)
Takeshis' est le film de Kitano que j'ai eu le plus de mal à voir. Il m'a été en effet très difficile de trouver une copie du film, même sur internet. Près de six ans après, le film est enfin disponible à le vente en DVD, seul (il a longtemps été vendu avec le DVD de Dolls).
Malgré tout, pour la première fois depuis que je suis de près la carrière du cinéaste, je dois dire que l'attente n'a pas été récompensée. J'ai en effet été très déçu par le film.
Takeshis' est le premier volet d'une trilogie thématique dans laquelle le réalisateur explore ses rapports à l'Art, et plus particulièrement au cinéma et à la célébrité dans le cas présent. Le film raconte l'histoire d'un acteur raté, sosie parfait de Kitano, qui sombre progressivement dans une sorte de schizophrénie, confondant sa vie et celle de la star.
J'imagine que le réalisateur a voulu analyser les deux facettes de sa personnalité publique : Takeshi Kitano, le respectable, et Beat Takeshi, l'amuseur public. J'avoue ne pas avoir adhéré une seule seconde au film, ce qui est particulièrment facheux. Le message est très brumeux. Malgré toute mon expérience du cinéma de Kitano, celui-ci m'a laissé sur le bord de la route, perplexe. Même les notes d'humour qui parsèment le film m'ont laissé sur ma faim...
En bref, ce film est clairement une grande déception pour moi. J'avoue l'avoir plus subi qu'autre chose. Au final, seule le plaisir de voir Kitano se démener à l'écran peut justifier son visionnage.
Ma note :
13 - Glory To The Filmmaker ! (2007)
Voici sans doute le film le plus étrange du cinéaste. La première moitié du film s'apparente à un faux documentaire, qui relate les efforts de Kitano pour réaliser le film ultime. Bien entendu, le tout est illustré de faux extraits de films. Le réalisateur s'en donne ainsi à coeur joie, s'essayant brièvement à tous les styles : chambara, film de yakusa, science-fiction, etc... Tous ces extraits sont aussi un prétexte pour se moquer gentiment des codes de certains genres. Kitano en profite également pour s'autocritiquer, de façon assez subtile, et montre qu'il a suffisamment de recul sur son travail et sur les critiques qui lui sont faites.
Finalement, cette quête du film parfait l'amène à réaliser le film qui correspond à la deuxième moitié du métrage. Dans cet extrait, Kitano retombe dans ce qui semble finalement être son genre de prédilection : le film débile. A l'image de Getting Any !, cette partie du film part dans tous les sens, avec des gags tous plus stupides les uns que les autres. A ce propos, mention spéciale à la blague sur Zidane, qui montre que le célèbre "coup de boule " de la finale de la coupe du monde 2006 a vraiment fait le tour du monde...
Question réalisation, on reste sur du Kitano classique, avec notamment son célèbre effet comique "avant-après", dans lequel il montre par un plan fixe une situation et enchaîne par un autre plan fixe montrant le résultat de ladite situation. Je trouve juste dommage que ce ne soit plus Joe Hisaishi qui s'occupe de la musique des films...
En bref, le film est très intéressant pour les amateurs du réalisateurs, mais sera un pur ovni cinématographique pour tous les autres.
Ma note :
14 - Achille Et La Tortue (2008)
Ce film clôture la trilogie commencée avec Takeshi's, amorçant une réflexion globale sur l'art au sens large, et la relation que Kitano peut entretenir avec celui-ci. Le film débute sur une belle parabole, expliquant le titre du film. On suit ensuite la vie du héros, un peintre raté, en quête de reconnaissance tout au long de sa vie. Le film commence lorsque le héros a une dizaine d'années, et se termine lorsque celui-ci atteint l'âge mûr. On suit donc la vie d'un passionné de peinture, qui ne vit que pour elle, au détriment de son entourage, vivant égoïstement sa passion, persuadé de devenir un artiste renommé à l'avenir. Sauf que le temps passe, et le succès ne se présente jamais...
Kitano nous offre ici une belle réflexion sur l'art, et tente de poser d'intéressantes questions telles que "Qu'est-ce que l'art ?", "A quoi sert-il ?", ou encore "Jusqu'où peut-on aller au nom de l'art ?". Grâce à son ton décalé, racontant avec une petite pointe d'humour une histoire finalement dramatique, le réalisateur nippon réussit une fois de plus magistralement son coup.
Il est à noter que toutes les peintures du film ont été réalisées par Kitano lui-même, qui profite de ce film pour mettre un peu plus en avant ses talents de peintre. De même, la réalisation est assez différente de la plupart de ses films, avec notamment beaucoup plus de travail sur les mouvements de caméra et les angles de vue.
Ma note :
15 - Outrage (2010)
Avec ce film, Kitano est de retour avec un nouveau film de Yakuza. Il avait pourtant dit qu'il n'en tournerait plus, mais je dois dire que je suis bien content de le retrouver dans ce genre qu'il maîtrise à la perfection. Néanmoins, contrairement aux films qu'il a tournés précédemment, dans lesquelles il montrait ce que l'on pourra appeler le "bon côté" des yakuzas (c'est-à-dire le code d'honneur, la bravoure, l'amitié...), il dépeint ici une vision très peu attrayante de cet univers. Les yakuzas du film sont donc arrivistes, calculateurs, et sans aucun scrupule pour liquider leurs confrères.
Le scénario du film est relativement simple. On suit les déboires d'un petit chef Yakuza local (joué par Kitano), qui se fait manipuler par les chefs de clans plus importants, qui arrivent ainsi à leurs fins sans se salir les mains.
Côté réalisation, pas grand chose à signaler. On est bien devant un film de Kitano, même si les plans m'ont semblé moins travaillés que dans la plupart de ses autres films. En revanche, le montage est toujours aussi particulier et travaillé.
A noter que, pour un Kitano, le film est particulièrement bavard. Même si le personnage joué par le réalisateur est , quant à lui, très peu loquace...
En bref, Outrage est un très bon film de Yakuzas, mais pas le meilleur du genre, et surtout pas le meilleur réalisé par le cinéaste.
Ma note :
Voilà. J'espère vous avoir donner un bon aperçu de la carrière d'un réalisateur que j'affectionne tout particullièrement. Si vous le connaissiez, j'espère vous avoir donné envie de revoir certains de ces films. Et si vous venez de le découvrir, j'espère vous avoir donné envie de regarder certains de ces films, que je considère comme des chefs-d'oeuvre du septième art.
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